Hey !!
Fallait bien que ça arrive un jour : un p'tit post sur la langue québécoise. Bon j'avais déjà tâté le terrain avec mes dialogues de sourds et mes titres de films américains.
Aujourd'hui, je vais carrément parler de ces magnifiques expressions d'ici. Ouh la, la pression !! Oui parce que les expressions québécoises c'est quand même quelque chose, et nous ça ne fait que 8 mois qu'on vit ici. Je précise donc que je ne vais parler que des plus connues (enfin de celles que je connait le mieux), et que je ne suis donc pas en train d'essayer de toutes les lister (parce qu'à un moment donné je risque d'avoir des crampes au clavier).
Bon en fait, je dis "expressions" mais il s'agit plutôt du vocabulaire de tous les jours. Parfois c'est juste un mot qu'on entend qui fait que... comment dire... moi pas comprendre. Et dans d'autres cas, heureusement, on écoute le monsieur ou la madame et l'air de rien, on se dit "ah tiens ils disent ça comme ça, oui pourquoi pas?!".
Allez, je vais tenter de vous remettre tout ça en contexte :
- Si on vous dit : "Ta femme elle chauffe-tu pour aller à sa job ?", vous comprenez quoi ?
Bon ok, j'ai pas commencé par la plus simple. Le verbe chauffer à ici un rapport avec le mot chauffeur, et qu'est-ce qu'il fait le chauffeur ? Il conduit ! 2e problème : ici "job" est féminin. Me demandez pas pourquoi, c'est comme ça.
On vous demande donc si votre femme conduit pour aller à son travail (un truc dans le genre... je vous ai dit, ça fait que 8 mois qu'on est là).
Ah tiens, j'ai comme un doute : je ne crois pas avoir parlé sur le blog de cette fabuleuse habitude qu'ont les québécois de rajouter des "tu" dans leurs questions... Mon dieu, quelle belle invention (quoi? moi, ironique?). Voilà les faits : là où le français hésite entre dire "Tu m'aimes ?" ou "M'aimes-tu ?", le québécois lui, ne se prend pas la tête et coupe la poire en 2 en disant "Tu m'aimes-tu ?"... Là excusez la vulgarité, mais la première fois qu'on entend ça, on se dit juste "What the fuck ?". Alors accrochez-vous pour la suite... Quitte à faire dans le grammaticalement affreux, allons-y gaiement et faisons la même chose avec les autres sujets : c'est-à-dire que ce petit "tu" il est tellement super qu'on va le mettre dans n'importe quelle question. Bon en clair, tous les jours on entend des choses comme ça : "Ils viennent-tu ?", "Elles payent-tu ?", ou celle que je préfère "Ça se peut-tu ?".... Ben oui hélas, ça se peut. On n'y croit pas jusqu'à ce qu'on mette les pieds ici et qu'on l'entende, mais je vous jure que c'est une pratique trèèèès (trop) courante.
Bref, j'arrête d'y penser, j'ai mal au Bescherelle !
Allez, continuons avec nos p'tits mots bien d'ici (en faisant court cette fois) :
- Si vous entendez "J'suis tané de magasiner, j'trouve ça plate !"...
il faut traduire par "J'en ai marre de faire les magasins, je trouve ça ennuyeux / pas intéressant."
- "J'ai capoté en voyant ma facture de cellulaire"...
Oui, pas bien difficile : en France, on dirait "J'ai halluciné en voyant ma facture de portable".
- "Oh my god, ya une grosse bibite dans l'char !"
Oh je vous vois sourire mais rien d'exceptionnel, c'est juste un problème de grosse bestiole (ou ORPI : objet rampant non identifié) dans la voiture. Pour la voiture, c'était facile ; pour la bibite, un peu moins !
- Ici, pas besoin de faire de phrase "en situation" pour vous expliquer qu'au Québec on dîne le midi et on soupe le soir.
- "Qu'est-ce que tu penses de ce breuvage ?" "Oh, c'est écœurant !"
Bon passons sur le fait qu'en France, il y a longtemps qu'on a abandonné "breuvage" pour "boisson". Là où ça se gâte, c'est quand on utilise le mot "écœurant" : rien à voir avec le fait de vous filer la nausée puisqu'il peut, au choix, vouloir dire que c'est trèèèès bon ou super ou génial ou magnifique (très positif quoi, en fonction de quoi on parle), ou que c'est dégueu ou nul ou moche (très négatif, toujours selon de quoi on parle). Donc forcément, on a parfois besoin que la personne développe un peu...
- "Tu trouves-tu qu'y fait frette ?" "Pantoute".
Oui je sais, je n'ai pas pu résister au plaisir de remettre un p'tit coup de double tu (on évite quand même de trop l'utiliser pour s'amuser, parce que des fois, on serait capable de l'utiliser sans le faire exprès... et ça, on veut pas!!!!).
Alors "frette" c'est comme "froid" mais en plus "froid". Il faut dire qu'en plus des différences de vocabulaire, les québécois et les français ont des critères météorologiques différents (pour preuve, les gens ont bien rigolé ici quand une chaîne a diffusé des extraits de journaux TV français où on entendait le journaliste expliquer que des températures extrêmement froides étaient attendues puisqu'on annonçait jusqu'à -6°).
Et "pantoute", c'est simplement "pas du tout". Mignon...
- Et justement, quand il fait froid on ne peut pas sortir en gougounes et en chandail puisqu'il s'agit de tongs et d'un t-shirt (le mot t-shirt existe quand même, mais les 2 sont utilisés... c'est pas tous les jours facile). Non, dans ces cas-là, il ne faut hésiter à sortir la tuque (le bonnet!).
- En France on regarde beaucoup la télé ? Eh bien ici, on écoute la télé en masse !
- Quand on en a marre de parler de dollars et de centimes, on parle de "piastres" (prononcé "piasses") et de "sous".
Bon voilà, j'arrête là ! Évidemment, ce n'est qu'une infime partie de tout ce qu'on peut entendre. Mais je trouve que ce post est déjà bien assez long comme ça. J'en ai encore pleeeiiiinnnn sous le coude, mais on verra ça une autre fois...
Mon prochain post "linguistique" portera sur les mots anglais que les québécois (et les français) utilisent. Histoire de relancer l'éternel débat : "c'est vous qui utilisez le plus de mots anglais !" "Non, c'est vous !" etc.
Allez, je vais chercher le linge que j'ai dans la laveuse et la sécheuse ! À tantôt ! (Quoi?)
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