lundi 16 décembre 2013

Je déclare ouverte la saison des tempêtes de neige !

Brrrr... Un temps à rester au chaud, à siroter un chocolat devant la cheminée (électrique, mais ça marche quand même). Car ce week-end, nous avons eu notre première tempête de neige de la saison. Peut-être pas aussi costaud que celle de l'année dernière qui était un record, mais on a bien reçu une trentaine de centimètres de neige dans la nuit de samedi à dimanche.

Bon nous, on est en toujours au stade de "Wouah, trop bien la neige" donc on était plutôt ravis de pouvoir aller se promener. Donc dimanche après-midi, après 30 minutes de préparation (ben oui, le temps d'enfiler une paire de legging sous le pantalon, le bonnet, l'écharpe, les moufles, le manteau, etc), on est partis s'aventurer sous la neige qui continuait de tomber... Qui dit neige qui tombe, dit ciel gris par contre.

Mais ce matin (lundi), grand soleil et ciel bleu (c'est ça l'hiver canadien : 2 jours max de ciel gris à cause de la neige qui tombe, puis grand soleil jusqu'à la prochaine averse...). Du coup, je suis repartie faire les mêmes photos que la veille (remarque, j'aurais pu "photoshoper" mes photos de la veille pour y mettre un ciel bleu... ça m'aurait évité de passer à deux doigts de l'amputation des mains). Oui, parce qu'on se méfie moins quand on voit un grand soleil dehors, mais c'est super traître : j'ai compris ma douleur quand je suis rentrée, que j'ai vérifié la météo sur internet (une fois que mes doigts étaient à nouveau fonctionnels), et que j'ai vu -30° en température ressentie. Ceci explique cela... La prochaine fois, je garde mes moufles et je prends des photos "mentales" (ceci dit, beaucoup moins pratiques pour mettre sur le blog).

Bref, j'ai survécu, et voici un petit mix des photos d'hier (par grisaille) et d'aujourd'hui (par ciel bleu). Je commence par celles d'hier :


Concernant cette première photo, on voit ici plein de petits poteaux comme ça fleurir en automne sur les trottoirs... Il s'agit bien sûr de repères pour les compagnies de déneigement, histoire de savoir où déneiger quand on ne distingue plus les allées pour entrer dans les bâtiments et les allées de garage. C'est sympa, y'en a un peu partout le long des rues, de toutes les couleurs, avec le numéro de téléphone de l'entreprise.


Trois photos prises dans une petite rue de lotissement, d'où l'aspect mal déneigé. Les gars étaient d'ailleurs au boulot quand on est passé. Lui c'est un des fameux tracteurs qui déneigent les allées des maisons, et je peux vous dire que ça y va (mais rien à voir avec les gros engins qui déneigent les grands axes) :



Une marche arrière dans l'allée, et vas-y que je souffle la neige pour l'envoyer à côté...
 En arrivant dans le parc :


Bon bah là, comme on peut le voir, c'est un lac bien sûr...
Le "chalet" du parc où on peut louer patins à glace, raquettes, ski de fond...



Cherche pas, le terrain de boules a disparu ! (enfin ce qui nous servait de terrain de boules)


En rentrant, on croise les chasse-neige en plein boulot, à trois pour dégager l'avenue :



Allez, deuxième série de photos, prises aujourd'hui :









En plus des ptits poteaux de couleur, on voit aussi apparaître les abris pour voiture (histoire de ne pas avoir à déneiger la voiture tous les matins)


C'est vraiment super agréable de se promener avec ce grand soleil, mais la prochaine fois je vais devoir trouver un système pour pouvoir prendre des photos tout en gardant mes moufles aux mains...









mercredi 4 décembre 2013

Le pont Champlain : pour les amateurs de sensations fortes

Que se passe-t-il de beau en ce moment au Québec ? Eh bien, depuis quelque temps, tout le monde ne parle que de lui : le fameux pont Champlain. Il faut dire qu'on a rarement vu un pont aussi indispensable à une ville, et aussi... pourri (dans le premier sens du terme). Nous, étant donné qu'on est au Canada depuis un an et demi seulement, ça ne fait pas trop longtemps qu'on en entend parler. Mais apparemment, ce sujet épineux ne date pas d'hier...

Alors il date de quand exactement ? Eh bien de 1962, année de l'ouverture de ce fameux pont qui relie l'île de Montréal à la rive sud (là où nous, chanceux, on habite). Tiens, d'ailleurs, le voilà :


photo prise ici
C'est le seul endroit du Québec où trois autoroutes différentes se rejoignent pour emprunter un seul pont, et surtout, c'est le pont le plus fréquenté du Canada (environ 57 millions de véhicules par an) !!

Mais, hélas, depuis sa construction, les anomalies s'enchaînent et le pont a aujourd'hui bien mauvaise mine. Depuis plusieurs années, on enchaîne les rafistolages mais rien n'y fait... le Champlain n'est pas beau à voir.

Allez, parlons chiffres :
- 1955 : année de construction du pont, qui a finalement ouvert en 1962 comme je le disais plus haut.
- 3 400 mètres : sa longueur totale, au-dessus du fleuve Saint-Laurent. 
- 37 mètres : sa hauteur (toujours utile, pour savoir de combien on va tomber si jamais tout fout l'camp)
- 6 : le nombre de voies de circulation. Et je dirais même plus : 3 de chaque côté ;)

Voilà les infos "de départ". Là où ça se gâte, c'est que pendant 35 ans, personne n'a pensé à faire installer des gouttières pour évacuer l'eau (et surtout le sel répandu en hiver)... Résultat : le pont est complètement bouffé par le sel et, bizarrement, les fissures et autres anomalies s'enchaînent de plus en plus vite. Attention, quand je parle de "fissures", je devrais peut-être parler de "gouffres". 

Pour se faire une petite idée, voici une première vidéo. Parce que moi, je vous parle de ça en direct live de mon bureau, bien au chaud. Mais certains québécois retroussent leurs manches pour aller filmer au pied des piliers, comme ce monsieur qui vous montre tout ça sur le ton de l'humour (pour ceux qui n'ont pas encore fait de stage au Québec, sorry, il n'y a pas de sous-titres) :


J'enchaîne avec une 2e vidéo, pour ceux qui ont 13 minutes devant eux. Là, ça date d'il y a deux ans, mais c'est un reportage tout ce qu'il y a de plus sérieux, diffusé à l'époque à la télé. Pour ceux qui n'ont pas le temps de tout regarder, voilà ce qu'on y dit : en plus d'y expliquer comment est fait le pont et pourquoi il ne va pas bien du tout, on y explique qu'il s'agit d'un véritable "exploit d'économie" : car, à l'époque de sa construction, 28 projets avaient été proposés et on avait alors retenu... le moins cher !! (Ceci explique cela). Allez, on se retrouve dans 13 minutes...



Si vous avez bien suivi, vers 11min10 de vidéo (ça, c'est pour ceux qui veulent juste regarder le passage en question), on vous parle d'une "super-poutre" qui attend sagement sur le bord du Saint-Laurent et qui constituerait un "dernier recours" à "installer d'urgence" (tous ces guillemets, c'est bien pour dire que je n'invente rien). 

Eh bien, cette solution d'urgence est désormais installée sur le pont depuis le week-end dernier. Eh oui, de grosses fissures inquiétantes sont à nouveau apparues sur l'une des poutres du pont et là, les ingénieurs ont dû se dire "Ouh la, ça craint du boudin". Cette "super-poutre" (c'est son nom officiel de star médiatique) a donc été installée le week-end dernier. Ce gros bébé de 75 tonnes a été posé directement sur le tablier du pont. Paraît-il qu'elle empiète légèrement sur la chaussée, réduisant ainsi de 3 à 2 le nombre de voies allant vers la rive sud (situation qui serait corrigée d'ici quelque temps apparemment). Je dis "paraît-il" parce que, comme beaucoup d'habitants du coin, je n'ai pas l'intention de passer sur le pont pour voir de moi-même où en sont les choses... 

Mais bien sûr, du côté de la société qui gère le pont Champlain, on déclare à tout va "pas d'inquiétude !". On nous dit bien que les 100 à 175 ouvriers qui sont présents chaque jour de l'année sur le pont font tout ce qu'ils peuvent pour réparer les dégâts... On les répare tellement bien, et le pont est tellement en bonne santé qu'on a finalement pris une décision concernant le nouveau pont Champlain : ce pont qui devait voir le jour en 2021 sera finalement construit pour 2018 ! Ouf, plus que 4 ou 5 ans à attendre.

Après Superman, voici donc Superpoutre :

photo prise ici

photo prise ici
Allez, pour terminer, un p'tit schéma qui n'augure encore rien de bon sur cette histoire de "super-poutre" :

pris ici
Bref, maintenant que cette installation est terminée, on va en entendre un peu moins parler... jusqu'à la prochaine fissure (ou pire). En attendant, nous on préfère se rallonger de quelques minutes seulement en passant sur le beau pont Jacques Cartier : 


Tu tiens le coup toi, hein Jacques ?